484 Grande Rue

Nous sommes maintenant devant la maison de Henri Deschamps. C’est ici que logeait Jean Moulin lorsqu’il venait à Miribel. Il entrait alors par la petite porte en bois donnant sur la Grande Rue et logeait dans une petite chambre aménagée à l’étage. Jean Moulin a déposé ses bagages deux fois dans notre commune : à la fin de l’année 1942 et au début de l’année 1943 lorsqu’il a fondé les Mouvements Unis de la Résistance. Une plaque apposée le 05 septembre 1944 se trouve sur le mur donnant sur la Grande Rue. Lors de cette réunion, les trois chefs des mouvements non communistes de la zone sud se rencontrent sous la direction de Jean Moulin, dit “Max”, et du général Delestraint, dit “Vidal”, chef de l’Armée Secrète regroupant les groupes paramilitaires des trois mouvements. Ainsi, Jean-Pierre Lévy dit “Gilles”, chef du mouvement Franc-Tireur, Emmanuel d’Astier de la Vigerie dit “Bernard”, chef du mouvement Libération-Sud ainsi que Henri Fresnay dit “Charnay”, chef du mouvement Combat se rencontrent le 23 janvier 1943 pour fonder les M.U.R. Henri Deschamps héberge également d’autres résistants comme Joseph Monjaret dit “Hervé” ou “Frit”, à la tête du réseau de parachutages, le général Jean de Lattre de Tassigny, représentant français lors de la signature du traité de capitulation à Berlin le 08 mai 1945,  ou encore les représentant locaux du mouvement Libération, Paul Pioda et Pascal Copeau dit “Sallard”.

Le 04 avril 1943, Joseph Monjaret ou “Hervé” est arrêté chez la fleuriste Mme. Ferlet à Lyon. Ils sont arrêtés et envoyés en Allemagne d’où ils reviennent le 05 mai 1945. Cependant, “Hervé” portait sur lui un récépissé de bagage indiquant qu’il avait déposé les siens chez Henri Deschamps avant de repartir pour Londres. La Gestapo arrive alors à Miribel. Henri Deschamps est au même moment à Valence pour une réunion du comité directeur du mouvement Franc-Tireur. Sa femme Alice et sa fille Henriette sont quant à elles prévenues juste à temps et partent en Corrèze d’où elles continuent leurs activités clandestines. Henri Deschamps s’envole alors pour Londres et arrive le 16 avril et laisse le message suivant sur les ondes : “L’oiseau des Îles sous le Vent embrasse Alice et Tatinou”. Habitant à l’angle de la rue du Pont de l’Île, les Miribelans ont compris qu’il s’agissait de Henri Deschamps.

 

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